Il est erroné de prétendre que les Québécois de souche ne sont que des descendants d’immigrants, comme certains esprits mal tournés le font dans le but de diminuer notre importance et notre contribution.
En effet, les Québécois de souche sont les descendants directs des colonisateurs de la nation. Ce sont là deux choses tout à fait différentes pour ne pas dire tout à fait opposées qu’il serait trop facile de confondre.
Les ancêtres des Québécois de souche et leurs nombreux descendants sont ceux qui ont fondé le pays, qui l’ont colonisé et développé, qui ont défriché et aménagé le territoire, qui l’ont doté de ses institutions, qui ont façonné sa culture, et qui l’ont peuplé à leur ressemblance. Ils ont apporté la civilisation là où l’espace était encore à l’état vierge, poursuivant l’élan de la vaste entreprise universelle de l’époque consistant à apporter le progrès aux quatre coins de la planète.
Nous les héritiers en droite ligne de la nation avons su faire évoluer cette société dans la direction que nous avons choisie avec un attachement grandissant renforcé par la succession des générations qui a fait de nous une continuité sans faille.
Comme une équipe olympique de course à relai soudée par un effort concerté, nous nous sommes passés le témoin de main en main, d’étape en étape, le témoin étant ici tout l’héritage culturel qui nous fusionne de manière homogène et qui nous rend à nul autre pareils au monde.
Mais la situation est fort différente pour les immigrants qui arrivent quant à eux en ce pays un fois qu’il est déjà pleinement constitué, qu’il possède une identité collective bien distincte, son système politique, sa culture distincte, sa langue commune, sa configuration territoriale bien délimitée.
L’immigrant provient bien souvent d’un pays où tout cela est fort différent. Il doit faire preuve de souplesse adaptative et démontrer un désir d’intégration totale visant à adopter sa nouvelle réalité, son nouvel environnement. Il se doit de laisser derrière lui rapidement tous les éléments qui ne conviennent pas à sa terre d’accueil, et ne doit surtout pas chercher à reproduire ici le fonctionnement inapproprié pour nous qu’il a connu là-bas.
C’est à ces nouveaux arrivants qu’incombe le devoir élémentaire de se fondre et de s’adapter aux mœurs et normes modernes de la société d’accueil, ce qui implique la nécessité de changer de mentalité. Ils se doivent d’abord et avant tout de respecter le peuple qui les accueille ainsi que le mode de vie choisi par la majorité. C’est à cette seule condition qu’ils peuvent prouver leur bonne foi.
Les dénigreurs patentés multiculturalistes des Québécois de souche tentent par tous les moyens de diminuer notre apport et notre valeur en nous dépréciant, et de nier tout avantage ou fierté que nous pourrions tirer du fait de faire partie du peuple fondateur qui a bâti le pays.
Ces relativiseurs honteux jouent sur les mots en cherchant continuellement à amoindrir notre contribution à l’échafaudage de la nation tel qu’elle est devenue grâce à nos efforts soutenus.
Qu’on se rappelle que de telles médisances existaient déjà à l’époque d’un Lord Durham de triste mémoire qui avait eu l’impudence de prétendre que nous n’étions qu’un pauvre peuple sans histoire ; François-Xavier Garneau s’empressa de le remettre à sa place en lui répondant par la bouche de ses canons à boulets d’encre et de papier.
Les Québécois de souche ont eu la chance insigne de naître en ce futur pays du Québec de la première à la quinzième génération, bénéficiant ainsi dès leur plus jeune âge des avantages qu’il y a à grandir dans un des pays les plus évolué qui soient, possédant un système de valeurs solide qui leur permet d’acquérir une mentalité reflétant les idéaux élevés partagés par la grande majorité d’entre nous.
Pour toutes ces raisons, nous représentons individuellement et collectivement le modèle du bien-vivre ensemble auquel devrait normalement aspirer tout nouvel arrivant.
Portons tous ensemble cette heureuse responsabilité avec une fierté et une légitimité bien affichées. À chacun de nous de donner le bon exemple de ce que c’est que d’être Québécois.